Un étudiant thaïlandais, militant pro-démocratie a été inculpé ce vendredi pour diffamation royale et violation de la loi informatique et sera jugé lors d’un procès à huis clos.
Début décembre, Jatupat Boonpatararaksa, connu sous le nom de Pai, avait été arrêté pour avoir partagé sur internet un article de la BBC écrit en thaï sur le nouveau roi.
Des milliers d’internautes ont diffusé cette publication mais Pai est le seul à avoir été poursuivi.
Inquiétude des Nations unies
Il s’agit du premier dossier de lèse-majesté concernant le nouveau monarque Maha Vajiralongkorn, monté sur le trône le 1er décembre quelques semaines après le décès de son père, qui a régné 70 ans.
«La cour a confirmé son maintien en détention et ordonné que l’affaire soit jugée à huis clos», a affirmé Krisadang Nacharut, son avocat.
Les Nations unies avaient demandé lundi à la Thaïlande de cesser d’utiliser la loi contre la lèse-majesté comme un outil de répression politique et dénoncé le fait que les audiences de Pai n’étaient pas publiques.
«Les clauses concernant le crime de lèse-majesté du code pénal thaïlandais sont incompatibles avec les lois internationales sur les droits de l’Homme», avait rappelé le rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté d’expression, David Kaye.
Un roi à la vie tumultueuse
Connue sous le nom d’ »article 112″, la très stricte loi thaïlandaise sur le crime de lèse-majesté prévoit de 3 à 15 ans de prison pour quiconque diffame le roi, la reine, son héritier ou le régent.
Les rares médias, y compris internationaux, évoquant ces affaires ne donnent aucun détail des accusations, de crainte de tomber eux-mêmes sous le coup de la loi.
Les arrestations et les condamnations peuvent être racontées mais pas les détails des accusations car cela peut être considéré comme une violation de la loi.
Dans l’article partagé par Pai, la BBC livre des détails sur le nouveau roi, dont la vie tumultueuse est souvent évoquée dans l’intimité par les Thaïlandais mais jamais commentée dans les journaux ou sur les réseaux sociaux.